SOUVENIR, TRAVERSER, (R)ASSEMBLER
Le cadre de l’appel à idées a pour origine une ruine, une mémoire, celle de l’hôtel Beauséjour. Le point de départ du jeu-monument se trouve donc sur cette fenêtre qui s’est ouverte sur le parc du Val d’Or ainsi que sur la vue des Cévennes qui se dégage au loin.
« Se souvenir de la vie » (Y. Stoesel).
L’intérêt de ce programme urbanistique est de profiter de cette ouverture pour en faire un noeud, une centralité, un espace symbole du village. C’est ainsi qu’apparait la notion de traverser. Le village regorge de chemins, sentiers, randonnées. Cette idée de déplacement est un symbole fort qui trouve son origine dans les flux pèlerins qui ont fait la réputation de Lalouvesc.
Pour reprendre nos mots de candidature : notre modeste contribution doit être un cadeau, une forme de remerciements à Lalouvesc, à l’Ardèche. Quoi de mieux pour les louvetous que ces moments où ils se retrouvent pour animer leur village ? Le jeu-monument comme support aux rencontres, aux connexions, aux relations. Cet espace s’est ouvert, il doit être offert aux habitants mais aussi aux curieux, aux touristes qui cherchent un espace pour se reconnecter, où observer, où découvrir, où exposer, où se garer, où écouter, où célébrer, où imaginer.
JEU-MONUMENT : MUR BEAUSÉJOUR
Le jeu-monument prend pour base un existant : le mur de soutènement de la parcelle de l’hôtel Beauséjour. Cette topographie offre un tracé pour connecter le coeur du village avec le Val d’Or. Le fil rouge du projet se définit ainsi : habiter le mur de soutènement pour offrir des jeux et un espace public de qualité orientés vers les Cévennes.
UN MUR-HABITÉ PAR LA FORÊT
Vouloir habiter un mur est un geste fort et sans doute radical. Nos recherches se sont tournées sur les cabanes, celles qui se dissimulent dans la forêt, celles qui deviennent nid dans les murs. Habiter le mur, s’y loger, s’y abriter et le redécouvrir, s’y appuyer pour enfin le traverser : voilà le thème du mur habité.
Marquer ce mur c’est développer sa surface (belvédère et rampe) et sa sous-face (les jeux). Le lien entre ces plans : la forêt. Des troncs traversent le plancher et viennent offrir jeux mais aussi assises. Ces mêmes troncs s’élèvent, font et refont surface, ils se mettent en spectacle pour devenir monument. Nous nous laissons croire que certains de ces troncs rêvent de devenir support de création pour les sculpteurs, pour devenir totem ou pour seulement faire partie de la famille des Afars.
PHASE 2 LE JEU-MONUMENT COMME PLAN-GUIDE
Le mur-habité offre la possibilité de poursuivre le travail débuté par le jeu-monument en développant par exemple le rapport à la rue (place de parking, borne de rechargement électrique, espace vert, assises pour manger ou profiter du soleil, etc) ainsi qu’en développant la sortie de l’espace jeu pour regagner le Val d’Or.
Le jeu-monument a pour objectif d’être habité par la forêt, mais par extension, par les savoirs des précieux artisans locaux, par les jeunes louvetous qui rêvent toutes et tous de cabanes, par les ainés, par les artistes du Carrefour des Arts mais aussi et pourquoi pas, par la buvette de la brocante, par le podium de l’Ardéchoise, par les départs du trail, par les musiciens des promenades musicales, par les clients impatients de goûter le pavé de St Régis, bref par la vie.
Beauséjour, avec un peu d’amour.
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Équipe: Julie Demeulenaere.
Projet lauréat (1ère place).