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Alimentation: négociations genrées, temporelles et spatiales

« Alimentation : Action d'alimenter, de s'alimenter ; manière de s’alimenter. » — Larousse ∙

L’alimentation est depuis des années sujet d’étude dans de nombreuses disciplines. Les questions alimentaires se distinguent aisément à travers une pluralité de domaines qui peuvent s’en affranchir : l’histoire, l’économie, la biologie, les médias, etc. Bien que très tardivement distinguée comme objet, l’alimentation est aujourd’hui considérée comme champ à part entière en sociologie. Les pratiques alimentaires cadrent de nombreux faits sociaux. La définition proposée en en-tête sous-entend déjà des paramètres sociologiques : « manière » et « action » qui suscitent depuis bien longtemps réflexions et ce, à de nombreuses échelles. 

De Saint Pol note l’apparition —ces trente dernières années— de la question alimentaire en sociologie dans les laboratoires de recherches suite à trois facteurs : la santé publique, la crise alimentaire ainsi que la réflexion autour de l’imaginaire d’une identité gastronomique collective propre à notre pays (de Saint Pol, 2017).  L’alimentation de par ses pratiques, ses symboliques, ses stratégies investit l’organisation sociale. De cette manière, Herpin note le cadre du repas comme une institution (Herpin, 1988) en citant ce passage : « L'essentiel de la vie familiale paraît bien le repas pris en commun avec la femme et les enfants. [L’ouvrier] sait bien que l'ordre des repas, l'habitude de consommer certaines nourritures et le prix qu'on attribue à chacune d'elles sont de véritables institutions sociales » (Halbwachs, 1913). Le repas peut-être réfléchi comme une institution sociale fondamentale (Simmel, 1910). Elias le définit, lui, comme résultat d’un long processus de civilisation (Elias, 1939). Ainsi les pratiques alimentaires, au sens large, révèlent des espaces, des temporalités ainsi que des manières de se comporter.

Équipe: Emmanuelle Laplace-Thérond.

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